XIXe-XXIe siècles
-
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
D’UNE RENAISSANCE À L’AUTRE
Goût et esprit de la Renaissance au XIXe siècle
Renaissance romantique
Actualité de la Renaissance
Instrumentalisations politiques du XVIe siècle
Renaissance révolutionnaire
PREMIÈRE PARTIE
LA FABRIQUE ROMANTIQUE DES TEMPS MODERNES
CHAPITRE PREMIER
MISES EN INTRIGUE DE LA RENAISSANCE ROMANTIQUE
Expansions, transitions, ruptures
L’avènement des Temps modernes ; Périodiser la « zone Renaissance » : trois mises en intrigue ; De la transition à la rupture : Michelet et Quinet
La catholicisation de la Renaissance
Ténèbres de la Renaissance ; Palingénésies et syncrétismes ; « Recatholisation »
Configurations « troubadour » et révolutionnaire : l’exemple
de la chevalerie
Renaissance « troubadour » ; Renaissance romantique ; Renaissance moderniste
CHAPITRE II
LA RÉFORME ET LES TEMPS MODERNES : RÉSISTANCE, RÉVOLUTION, DÉCHÉANCE
L’aurore contestée de la Réforme
A rebours et en avant : la Réforme et ses révolutions ; Modernités de la Réforme : résistance et opposition ; La Réforme, un contre-génie de la modernité
Du libre examen et de l’individualisme
Stendhal et la souveraineté morale de l’individu ; Mérimée et le scepticisme de la liberté individuelle ; Balzac et les enjeux politico-philosophiques de l’esprit d’examen
De la Réforme comme mouvement révolutionnaire
Réforme, résistance, révolution ; Antiprotestantisme et antilibéralisme ; Esprit révolutionnaire et opposition
DEUXIÈME PARTIE
LÉGITIMER LE POUVOIR : INSTRUMENTALISATIONS IDÉOLOGIQUES DES GUERRES DE RELIGION
CHAPITRE III
LE « BON HENRI » DANS TOUS SES ÉTATS
Le siècle d’Henri IV
La légende royaliste d’Henri IV ; Un succès de librairie
Henri IV au théâtre
Henri IV et la réconciliation nationale ; Paternalisme royal ; Le corps collé et cloné d’Henri IV : la restauration des deux corps du roi
Le rétablissement de la statue équestre d’Henri IV
Instrumentalisations politiques ; Odes à Henri IV et à la monarchie restaurée ; Restauration du modèle eucharistique
CHAPITRE IV
LE « SIÈCLE DES GUISE ET DES VALOIS » : MISE EN FICTION DES GUERRES DE RELIGION
Réconciliation nationale et résistance politique
Réconciliation nationale et retour à l’ordre ; Vers une nouvelle Saint-Barthélemy ; Dramatisation romantique de la Renaissance
Les vérités du XVIe siècle
Vérité historique, vérité poétique ; Les limites de la vérité historique ; Les leurres du fac-similé
Conservatisme subversif : masculinités pittoresques et légitimation du pouvoir
Dévirilisation et délégitimation du pouvoir ; Survirilisation : légitimité restauratrice et usurpatrice ; Masculinité féminine et légitimité révolutionnaire ; Alternative et idéal masculin : légitimité de droit
CHAPITRE V
LITTÉRATURE D’OPPOSITION ET GUERRES DE RELIGION
Résistance aux anachronismes politiques
L’apprentissage du constitutionnalisme ; Fanatisme religieux et absolutisme politique
Modération et mobilisation
Les grands hommes et l’appel à la sagesse et à la modération ; Appel à la mobilisation et peur d’une nouvelle anarchie
Oppositions républicaine et légitimiste après 1830
Renforcer la conscience nationale ; Confirmer la conscience catholique ; Encourager la conscience révolutionnaire
TROISIÈME PARTIE
DES RÉVOLTES ET DES LIBERTÉS
CHAPITRE VI
L’ÂGE DE L’ORGIE : PASSIONS EN LIBERTÉ, LIBERTÉ DES MOEURS
Moeurs à l’italienne : passions énergiques, désirs de liberté
Immoralisme et génie ; Immoralisme et énergie : Stendhal ; Christianiser l’immoralisme : Hugo ; Immoralisme et liberté : Musset
L’immoralisme français entre admiration et réaction patriotique
Translation des moeurs : « un pays d’enchantement » ; Admiration de l’immoralisme : Stendhal et Mérimée ; Immoralisme et anti-italianisme
Le charme discret de l’immoralisme
Embourgeoisement et transgressions aristocratiques ; Une sexualité débridée ; Pouvoir féminin et désordre moral
CHAPITRE VII
LES LIBERTÉS DU GÉNIE ARTISTIQUE
Les arts de la Renaissance entre christianisme et paganisme
Hostilités conservatrices ; Querelle sur Raphaël : Chateaubriand ; Paganisme libéral et révolutionnaire : Esquiros et Michelet
La Renaissance des arts entre protestantisme et civilisation moderne
Arts et luxe ; Esthétique catholique et éthique protestante : Staël, Chateaubriand, Guizot ; Modernité de l’art renaissant : Stendhal, Hugo, Musset ; Esthétique et protestantisme : les noces politiques
Nationalisme et légitimité nationale de l’art renaissant
Nationalismes ; Syncrétismes : Chateaubriand, Hugo ; Légitimité nationale : Michelet et Quinet
Renaissance désenchantée : destinées mercantiles et contestataires
Désir de renouveau et éternel artistique ; Professionnalisation du génie ; Désenchantements et échecs ; Révoltes et combats
CHAPITRE VIII
SAVOIRS EN LIBERTÉ : LIBIDO SCIENDI, LIBIDO DOMINANDI
Imprimerie et liberté de pensée
Progrès de l’esprit humain et des libertés : Hugo ; Dangers de la parole dévoilée : Nodier, Nerval ; Renaissance et opinion politique : Vitet, Balzac, Michelet
Les difficultés de la modernité : humanistes, inventeurs, navigateurs
Humanisme « capacitaire » ; Marginalisation et méfiance de l’esprit créateur ; Colonialisme idéologique des découvertes
Pouvoir et savoir des sciences
Epistémologie et sciences occultes ; Politique des sciences occultes ; Sciences occultes et religion
CONCLUSION
VERS UNE RENAISSANCE DU MOI
ANNEXE
LA RENAISSANCE ROMANTIQUE MISE EN FICTION
BIBLIOGRAPHIE
Sources : littérature et histoire
Seizième siècle : historiographie et réception
Etudes critiques : littérature et histoire
INDEX NOMINUM
UM
Le début du XIXe siècle compose une Renaissance qui lui permet de réfléchir à son actualité intellectuelle et politique. Bien avant Michelet, presque tous les auteurs ont diffusé des images d’une époque très controversée : Chateaubriand, Balzac, Dumas, Musset, Mérimée, Stendhal et bien sûr Hugo. Concept métahistorique, « singulier collectif » englobant toutes les expériences fondées sur l’idée du renouveau, la Renaissance romantique est intégralement liée à l’expérience récente de la Révolution française. Que ce soit pour célébrer la restauration de la monarchie des Bourbons, contester un pouvoir irrespectueux des acquis révolutionnaires validés par la Charte, ou encore exprimer les espoirs déçus des Trois Glorieuses, les précédents du XVIe siècle offrent un arsenal d’arguments qui se prêtent à la manipulation à des fins de propagande, de combat politique ou de résistance. Cette somme propose une vision d’ensemble de cette Renaissance romantique, de linstrumentalisation politique à l’usage idéologique, de la construction historiographique aux représentations littéraires.
-
Sommaire
I. Etudes - Samuel GRAS, "L'atelier de Jean Poyer à Madrid. Un missel au temps des fiançailles de Charles VIII et Marguerite d'Autriche"; Annalisa MASTELOTTO, "Au fil des pages: les notes marginales de l'exemplaire de travail de la Bibliotheca Universalis de Gesner consacrées aux auteurs italiens"; Evelien CHAYES, "Bibliothèques bordelaises à l'époque de Montaigne"; Dominique VIDAL, "Le Théâtre d'Agriculture et mesnage des champs, d'Olivier de Serres dans les catalogues de ventes de bibliothèques au XVIIIe siècle, de Jacques-Auguste de Thou à Jean-Baptiste Huzard"; Peter NAHON, "Un regard bordelais sur le rite comtadin en 1847, assorti de quelques notes sur la disparition de celui-ci"; Michel WIEDEMANN et Pierre COUDROY DE LILLE, "Les hommes illustres de Plutarque à nos jours: à propos d'une collection de François Séraphin Delpech"; Christophe BLANQUIE,: "L'érudit, l'évêque et le ministre: le premier Tamizey de Larroque"; Xavier ROSAN, "L'écrivain Louis Emié (1900-1967) et les arts"; Nathalie DIETSCHY, "Le livre d'artiste: au-delà de la page à l'ère digitale" - II. Variétés - André GALLET, "Corisande, Henri de Navarre et Montaigne"; Gilles DUVAL; "Registre de sommet et Cartes de visite, des imprimés parfois négligés: l'exemple du Pic Long (3.192 m), 1928-1939".
-
-
-
Forme à la fois immémoriale et moderne, condition d’ordre et ferment de panique, associée à la mémoire et au savoir comme à l’oubli et à la dépense, la liste est partout. On la remarque dans les écrits les plus banals, les plus prosaïques, aussi bien que dans un nombre illimité de productions littéraires. Aussi courante – sinon plus – que le discours narratif construit auquel elle s’oppose, elle est pourtant longtemps restée inaperçue, voire gênante, signe d’aridité ou de factualité terre-à-terre, tache aveugle des études littéraires. Son observation poussée révèle néanmoins une extraordinaire richesse d’expression. Qu’on l’appréhende sous son angle le plus formel ou qu’on la réinsère dans les contextes de son apparition, on constate qu’elle soulève de nombreux questionnements, d’ordre grammatical, typographique ou épistémologique, aussi bien qu’affectif, ludique ou thymique. Elle se présente enfin comme une forme à la pertinence historique considérable pour la compréhension de la littérature de la seconde moitié du XXe siècle, et au-delà. Le Clézio, Modiano et Perec en témoignent, arpenteurs d’un temps profondément inscrit dans un mouvement oscillatoire de pléthore et de manque. Une perspective qui signale la liste comme l’un des symptômes scripturaux les plus prégnants de notre époque.
-
TABLE DES MATIÈRES
Remerciements
Introduction générale
1. Des acquis préalables déjà substantiels
2. Des crises récentes aux investigations académiques
3. Des crises générales ou individualisées aux batailles boursières
4. De l’Histoire une morale de l’histoire ?
Première partie
Les crises boursières
CHAPITRE PREMIER
Enjeux et éléments de caractérisation des crises boursières (Bertrand Blancheton)
1. Définition et identification des crises boursières
2. La distinction entr crise boursière et krach boursier
3. Une crise a-t-elle forcément des effets réels ?
4. Les méthodes utilisées pour repérer les turbulences boursières
A. La méthode dite CMAX
B. La méthode des fenêtres
5. Démarche de l’étude pour repérer les crises boursières françaises
6. Grilles de lecture pour aborder les crises boursières
A. Les analyses d’Hyman Minsky et de Charles Kindleberger
B. Facteurs moutonniers, psychologie des investisseurs et volatilité des cours
CHAPITRE II
Les crises boursières dans l’entre-deux-guerres (Hubert Bonin)
1. La crise boursière fille de la récession de 1920-1921
2. La France dans la « crise de 1929 » : les soubresauts d’une grave crise boursière
A. Vers une crise de confiance
B. La glissade des cours de Bourse de février 1929 au tournant de 1932
C. La reprise de la glissade des cours malgré les rebonds du marché financier français (1932-1934)
3. L’improbable sortie de la crise boursière en 1935-1938
4. Une Bourse durablement atone
CHAPITRE III
Les crises boursières pendant les Trente Glorieuses (1945-1973) (Hubert Bonin et Bertrand Blancheton)
1. De « mini-crises boursières » en phase avec les soubresauts conjoncturels (1949-1958)
A. Un tsunami de « peur » idéologico-capitaliste ? L’effondrement boursier de 1944-1946
B. Une première bourrasque en 1949-1950
C. Une deuxième bourrasque en 1952-1953
D. Les effets de la crise de régime en 1958 ?
2. Le paradoxe français de la crise boursière de 1961-1967
A. Un mouvement de correction après la hausse des années 1950
B. L’arrêt brutal de la croissance des dividendes
C. Les taux d’intérêt ne sont pas responsables
D. Les déterminants politiques de la chute de la Bourse de Paris
E. Les effets du plan de stabilisation (1963-1967)
3. Le poids des caractéristiques structurelles de la place financière de Paris
A. L’économie d’endettement (overdraft economy) en tant
que facteur de prolongation de la crise boursière
B. Trop de financement de l’immobilier ?
C. Opacité et étroitesse du marché parisien
4. La récession mondiale et une modeste crise boursière française (février 1970-novembre 1971)
CHAPITRE IV
Les spécificités françaises dans les crises des années 1970 et du seuil des années 1980 (Bertrand Blancheton)
1. Les causes de la crise boursière de 1973-1974
2. La crise boursière de 1976-1978 : symptômes et causes
3. L’arrivée de la Gauche au pouvoir et la crise boursière de 1981
CHAPITRE V
La place de Paris secouée par des crises boursières « globales » (1987, 2000-2003, 2007-2009) (Bertrand Blancheton)
1. La crise de 1987 en tant que première crise moderne : une crise globale liée à la financiarisation de l’économie
2. La crise de 2000-2003 : du boum au krach
3. La crise de 2007-2009, une crise de la finance sophistiquée
CHAPITRE VI
Réflexions sur la volatilité du CAC 40 entre 1990 et 2016 (Bertrand Blancheton)
1. L’obsession de la volatilité, révélatrice d’une peur croissante de l’incertain
2. Trading de haute fréquence et volatilité des marchés
3. Méthodologie et données
A. Le VIX, indice de la peur
B. La volatilité historique
C. Les données
4. L’absence de tendance de long terme à la hausse de la volatilité
5. Les crises boursières porteuses de volatilité
Conclusion
Conclusion de la première partie
Deuxième partie
Les offensives boursières en France au XXe siècle (Hubert Bonin)
CHAPITRE VII
La préhistoire des offensives boursières (des années 1910 aux années 1960)
1. Les services collectifs enjeux d’offensives boursières
2. Des offensives exceptionnelles
A. Les Chargeurs réunis en cible (1927-1928)
B. Les Wagons-Lits en cible (1923)
3. Le patriotisme économique boursier contre l’intrusion étrangère
A. La Société houillère de Liévin en cible
B. Le Crédit lyonnais en cible ?
C. Prévenir les offensives : les actions à vote plural
4. L’écueil de la fluidité du capital-actions : la fragilité du contrôle des entreprises
A. L’affaire Blanchisserie & teinturerie de Thaon-Lederlin (1928-1931)
B. L’affaire Compagnie générale d’électricité-Société industrielle des téléphones (1930-1938)
CHAPITRE VIII
Le décollage des offensives boursières dans les années 1960-1970
1. Des regroupements capitalistiques sans offensive boursière
2. Le décollage des offensives boursières (1964)
A. La Banque de l’union parisienne en cible
B. La Franco-Wyoming cible de la première OPA française
3. La création des savoir-faire en fusions & acquisitions
4. Des défis à la morale des affaires classique : l’affaire du CIC de 1968-1969
5. La banalisation des offensives boursières sectorielles
A. L’industrie et la distribution alimentaires agitées par des offensives
B. L’industrie agro-alimentaire en champ de bataille
C. L’assurance foyer de luttes boursières
D. Delmas-Vieljeux face à CNM
E. L’esquisse de la concentration hôtelière
F. Un match entre sidérurgistes (1973-1975)
6. En quête de chevaliers blancs
7. Des offensives étrangères ?
CHAPITRE IX
La bataille boursière autour de Saint-Gobain en 1968-1969
1. Saint-Gobain confrontée à son destin stratégique
2. Le lancement d’une offre boursière sur Saint-Gobain : David contre Goliath
3. L’actionnariat de Saint-Gobain, coeur de cible
4. Les banquiers et agents de change impliqués dans la bataille boursière
A. Des banques conseils habiles
B. Des opérations plus ou moins discrètes de ramassage en Bourse
5. La bataille de la communication institutionnelle
A. Motiver les actionnaires
B. Une logique industrielle
C. Une logique boursière
D. Une relance continuelle du dialogue
E. Inciter à la découverte de Saint-Gobain
F. La diffusion de la communication dans les médias
6. L’aventure du cours de l’action Saint-Gobain en Bourse
A. L’inflexion dun cours jusqu’alors incertain : le bond de l’action grâce au ramassage par le clan BSN
B. La contre-attaque du clan Saint-Gobain sur le marché
C. Une révolution dans la composition du capital de Saint-Gobain
Conclusion : le destin stratégiqudes deux protagonistes
CHAPITRE X
Les pouvoirs publics face aux batailles boursières
1. L’objectif de la transparence et le principe de l’égalité
2. L’affirmation d’un pouvoir de surveillance et d’information
3. La première réglementation d’ensemble (1970)
4. La consécration de la notion d’action de concert
5. Une éducation laborieuse de la place en 1973-1975
A. Des autorités boursières mécontentes
B. Le durcissement de la réglementation en juillet 1974 et mai 1975
C. Une étape décisive franchie en 1978 dans la supervision de la Place
6. Les limites à l’émergence des offensives boursières au tournant des années 1980
Troisième partie
L’une des plus belles batailles boursières en France : BNP, Société générale et Paribas (1999) (Hubert Bonin)
CHAPITRE XI
La Société générale face à la BNP : une bataille boursière et bancaire en 1999-2000
1. Un désir d’alliance à la fin des années 1990
A. Vers la banque globalisée
B. La Société générale, un groupe manquant de robustesse ?
C. Paribas cible volontaire ?
2. La mise en oeuvre du projet de fusion entre la Société générale et Paribas
A. Une floraison de projets de rapprochement interbancaire
B. Paribas une banque au redressement réussi
C. Une fusion efficace ?
D. SG-Paribas, une fusion entre égaux ?
3. Les états d’âme de la BNP face au projet SG-Paribas
A. Le redressement discret de la BNP
B. Une solution en esquisse : BNP et Société générale (fin 1998-janvier 1999)
C. La crainte de laBNP d’être trop devancée (février-mars 1999)
4. Deux projets face à face en mars-avril 1999
A. La réaction combative de la BNP
B. Le ralliement symbolique de Claude Bébéar au projet de la BNP
C. Un projet SG-Paribas décevant ?
CHAPITRE XII
La Générale entre force du droit et force de conviction
1. L’offensive judiciaire : le tournant du recours
2. Les surenchères de la Société générale et de la BNP
3. Convaincre les actionnaires
A. L’actionnariat initial de la Société générale et de Paribas
B. Une campagne de persuasion française
C. Une campagne d’explication internationale
D. La bataille des chiffres
4. En quête d’alliés
A. Les entreprises partenaires : des relais dans le patronat français
B. Des partenaires européens : BSCH et CGU
5. Certitudes et incertitudes
CHAPITRE XIII
La Société générale face à la BNP : de la bataille libérale à l’arbitrage public
1. Des processus de procédures juridiques et financières
2. Le gouvernement impliqué dans la bataille ?
3. La supervision des opérations
A. La vigilance du Conseil des marchés financiers
B. La surveillance exercée par la Commission des opérations de Bourse
4. Ouvrir la place bancaire à des opérations hostiles ?
5. Comment enrayer le risque d’un oligopole bancaire ?
6. Le patronage du gouverneur de la Banque de France ?
7. Le CECEI arbitre ou stratège ?
A. Le CECEI ultime outil de persuasion
B. Les décisions du CECEI pendant la bataille
8. Les enjeux d’une ultime décision du CECEI
A. Une ultime tentative de conciliation : la réunion du 24 août
B. La réunion décisive du 27 août : « la nuit du gouverneur »
9. L’Etat entre interventionnisme et laissez-faire
CHAPITRE XIV
Sur le champ de bataille : la mobilisation des techniques de communication
1. La Société générale contre-attaque
A. Le rejet d’une opération jugée hostile
B. La préparation d’une contre-offensive
2. La Générale engagée dans une guerre de la communication
A. Des spécialistes en communication institutionnelle
B. La dénonciation du projet SBP
C. Le projet SG-Paribas plus rassurant et séduisant ?
D. La seconde étape de la communication publicitaire
3. Le déploiement d’une grande campagne de communication de la part de la BNP
A. Un projet SBP plus séduisant ?
B. La BNP lance son offensive de communication institutionnelle.
Conclusion
CHAPITRE XV
Une victoire contestée : de la bataille boursière à une bataille sociale ?
1. Le dénouement boursier
2. Les salariés de la Générale dans la tourmente
A. Informer et convaincre les salariés
B. La perception des enjeux sociaux
C. Les salariés de la Générale à l’action
3. Des cadres de Paribas réticents face à la Société générale ?
4. L’ultime coup de collier des salariés de la Générale (août 1999)
CHAPITRE XVI
Les effets de la bataille boursière sur les deux adversaires
1. La BNP tout de même victorieuse : le défi de réussir la fusion
A. Les lendemains qui chantent
B. Un nouveau logotype
2. Des leçons à tirer de la bataille boursière par la Société générale ?
A. La Société générale isolée ?
B. Une politique de développement désormais sereine
C. Vers une évolution de la culture d’entreprise ?
3. Une gagnante oubliée : Paribas
Conclusion
Annexe. Une recension darticles parus pendant la bataille boursière et interbancaire en 1999
Quatrième partie
La recomposition de l’économie française et les batailles boursières à la fin du XXe siècle et au tournant du XXIe siècle (Hubert Bonin)
CHAPITRE XVII
Lplace parisienne insérée dans l’économie des offensives boursières (1985-2005)
1. Une évaluation quantitative des batailles boursières entre 1986 et 2008
2. La libéralisation de l’économie propice au rebond des offensives boursières
3. Les pulsations des offensives boursières
A. Une opeamania ?
B. La fluidité du capitalisme financiarisé
C. De l’opeamania à des logiques apaisées et banalisées ?
4. Les acteurs des offensives boursières
Conclusion
CHAPITRE XVIII
Des offensives boursières exprimant des stratégies de mutualisation
1. Créer un champion national compétitif à l’échelle européenne
2. La bataille des services
A. La bataille de l’hôtellerie
B. La bataille de la grande distribution
3. Deux fédérateurs pressés : les groupes Arnault et Pinault
A. Les ambitions du stratège fédérateur François Pinault
B. Les ambitions du stratège fédérateur Bernard Arnault
C. Les deux fédérateurs face à face en 1999
4. L’assurance restructurée
A. Des batailles pour constituer le premier groupe français
B. D’une offensive à un feu d’artifices d’attaques pour contrôler les AGF
5. Les offensives de la transnationalisation
Conclusion
CHAPITRE XIX
La montée en puissance des autorités européennes et françaises
1. Les offensives boursières sous le regard de l’Europe
2. Une régulation plus fine face à un interventionnisme déguisé
3. L’impossibilité récurrente d’empêcher des pratiques complexes
A. Un droit qui doit être élastique et réactif
B. Un tour de vis sur les ramassages en Bourse
C. Plusieurs dossiers complexes et parfois opaques en 1988-1991
Cinquième partie
Une place boursière tourmentée ? Les acteurs de la vie boursière (2000-2016) (Hubert Bonin)
CHAPITRE XX
Un début de XXIe siècle torride : un nouveau style de batailles boursières
1. Les batailles boursières contraires à l’esprit du capitalisme à la française ?
A. La culture du capitalisme à la française face aux batailles boursières ?
B. L’exacerbation dun capitalisme « violent » ?
C. « Barbarians at the Gate » ?
2. Encore de vraies batailles boursières ?
A. La bataille autour de Darty (2015-2016)
B. La bataille autour de la Foncière des régions (2016)
C. Le Club Med champ de bataille boursière(2014-2015)
3. Des batailles boursières visant à l’éclatement des familles
A. L’offensive sur les Galeries Lafayette (2004-2005)
B. L’affaire Hermès: une offensive boursière prédatrice (2006-2013) ?
CHAPITRE XXI
Encore plus de sophistication dans les batailles boursières
1. Vincent Bolloré : des batailles boursières sans bataille ?
A. Rivaud sous la coupe de Vincent Bolloré : une OPA « psychologique »
B. Une prise de contrôle rampante de Vivendi (2012-2016)
C. Ubisoft cible d’une prise de contrôle rampante par Vivendi (2015-2017)
2. Des batailles pour le contrôle sans batailles boursières : les fonds d’investissement en nouveaux intervenants financiers
A. Une logique d’éclatement des actifs
B. Une logique d’inflexion stratégique : les prises de contrôle rampantes
C. Les cas d’AccorHôtels et de Carrefour
3. Des armes affûtées au tournant de la deuxième décennie du siècle : Banquiers et avocats d’affaires
Conclusion
CHAPITRE XXII
Euronext confrontée à une crise d’adaptation permanente
1. Les freins à la promotion et à la résistance d’une bourse parisienne
A. Des handicaps structurels sérieux
B. A-t-on besoin d’un patriotisme boursier ?
2. Sortir de la crise par une ambition stratégique dynamique
A. S’extraire du poids du passé
B. Une grave crise de jeunesse
C. D’une crise franco-française à un modèle stratégique européanisé
D. Une crise latente dans les rapports entre la place et la Bourse parisiennes
E. La crise de compétitivité surmontée ?
3. Une crise d’adaptation accentuée par la MIFID I (2007)
4. L’ambigüité de la mondialisation transatlantique : une crise d’identité
A. L’impasse d’un premier projet euro-allemand (2006)
B. Euronext se rapproche du NYSE en 2006-2007
C. NYSE-Euronext leader mondial en 2007-2010
D. La crise d’exécution du programme de fusion NYSEEuronext..
E. L’échec d’une nouvelle tentative d’union avec Deutsche Börse (2011)
5. NYSE-Euronext en proie à une crise d’identité : la cible d’ICE (2012)
CHAPITRE XXIII
Euronext, de la crise stratégique à la mobilisation de la place
1. Une crise existentielle
2. Emerger de la crise : refonder Euronext
3. Affronter à nouveau la crise de compétitivité
4. Un capital de compétences à valoriser
5. De la crise de compétitivité à une crise de modestie
A. L’erreur de la perte du LIFFE
B. L’enjeu des chambres de compensation
6. Des opportunités de rebond
7. Les deux défis de la fin de la décennie
A. Le défi éphémère de la fusion entre le LSE et Deutsche Börse
B. Euronext bénéficiaire du Brexit ?
Conclusion
Conclusion générale
Index
Présentation des auteurs
Les soubresauts des marchés financiers et l’âpreté des batailles entre capitalistes ont toujours été fascinants, jusque dans la littérature. Pour étudier ces phénomènes, un économiste et un historien se sont à nouveau associés. Ils reconstituent la volatilité de la Place à chaque cycle conjoncturel et lors des boums spéculatifs ; ils évaluent les tensions provoquées par des offensives sur le capital d’entreprises. L’économie de marché et le capitalisme libéral s’appuient sur les marchés financiers afin de lever les fonds nécessaires à leurs investissements et à leur déploiement stratégique ; mais les crises bousculent ces schémas. Il fallait d’abord s’interroger sur les arcanes de l’éclatement des crises boursi¨res et sur leur durée, ce qui constitue le socle de la première partie. Dans chaque pays, des firmes de premier plan ont sans cesse entraîné la recomposition de leur capitalisme. Elles aussi mobilisent le marché financier, mais pour y acquérir lestitres des sociétés devenues des proies. Le livre apprécie leurs motivations, leurs outils d’action, les obstacles rencontrés, le rôle des banquiers et avocats d’affaires. Un dépouillement des séries statistiques et de la presse financière, ainsi que le recueil du témoignage de trois douzaines d’acteurs anciens ou actuels de la vie de la Place permettent de préciser les faits. C’est presque une véritable enquête policière, en quête des causes des crises et des circonstances des batailles boursières. Ce livre permet ainsi de comprendre le long financement des entreprises et leurs restructurations capitalistiques, fort de son ouverture à toutes les parties prenantes de la vie des firmes. Tous les chapitres sont autant d’essais engageant le débat.
-
Les artistes du monde entier se ruèrent vers Paris à la charnière du xixe et du xxe siècle. Pourtant, les années 1889 à 1908 sont généralement considérées par l’histoire de l’art scandinave comme une période nationaliste venant après deux décennies d’influence française. La France aurait été subitement abandonnée par les artistes scandinaves après l’Exposition universelle de 1889, et ceux-ci ne se seraient tournés de nouveau vers Paris qu’en 1908 avec la venue en France des élèves d’Henri Matisse. Mais cette thèse du « retour au pays » est-elle réellement fondée ? S’appuyant sur des sources scandinaves aussi bien que françaises (en particulier le dépouillement exhaustif des catalogues de Salons parisiens, les correspondances conservées à l’Académie royale des beaux-arts de Suède et dans les archives d’Auguste Rodin), cet ouvrage nous dévoile une nouvelle vision de l’histoire de l’art scandinave autour de 1900. Prenant en compte également l’accueil critique de ces artistes en France, il met au jour la vivacité de toute une communauté d’artistes, largement méconnue jusqu’à ce jour : plus de 380 artistes suédois et norvégiens parmi lesquels on retrouve notamment Edvard Munch, Anders Zorn, Julia Beck, Frits Thaulow, Edvard Diriks, Agnès de Frumerie, Nils Barck, Ambrosia Tønnesen et Carl Milles. On découvre les carrières souvent couronnées de succès ainsi que les liens étroits de cette communauté avec le milieu artistique cosmopolite parisien. Ainsi l’auteur analyse et démonte l’origine et la création de ce « Mythe du retour » en se livrant pour finir à une critique fine de l’historiographie d’hier et d’aujourd’hui.
-
L’histoire de la famille Necker est celle d’une ascension sociale unique. Jacques Necker (1732-1804), d’origine bourgeoise modeste, débute comme banquier à Paris, fait fortune avec la Compagnie des Indes et, en 1776, devient Ministre des Finances de Louis XVI et achète le château de Coppet en 1784. Sa fille Germaine (1766-1817), mariée à Eric Magnus de Staël-Holstein, est la seule héritière de cette fortune. Au cours de sa courte vie (elle meurt à l’âge de 51 ans), Germaine de Staël publie une trentaine de livres et d’essais, dont les deux plus connus sont Corinne ou l’Italie (1807) et De l’Allemagne (1810). Elle tient son titre de gloire d’être une exilée et farouche opposante à Napoléon. Quand elle ne voyage pas, elle reste à Coppet où elle est aussi connue pour avoir rassemblé autour d’elle « les Etats généraux de l’opinion européenne ». Elle a su tisser des réseaux d’amitiés à travers toute l’Europe et les Etats-Unis. Ce travail prend comme point de départ ce réseau d’intellectuels et d'aristocrates polyglottes pour mieux comprendre les différentes facettes et mécanismes de la sociabilité au château de Coppet. Martina Priebe étudie le lien subtil entre le Groupe de Coppet comme mouvement intellectuel et le rayonnement de Coppet comme mécanisme de communication, avec l’organisation de la vie quotidienne (jeu, fête, dîner) et l’espace du château (les chambres, le mobilier et les œuvres d’art). Elle montre que la sociabilité à Coppet, entre Lumières et romantisme, a été un terrain fécond pour imaginer avant de les propager maintes idées républicaines.
-
TABLE DES MATIÈRES
AVANT PROPOS, par Jean-Pierre BABELON
PRÉFACE, par Jacques PEROT
PREMIÈRE PARTIE
1589-1610
D’UN RÉGICIDE À L’AUTRE
« Ce sera un horrible carnage ». Les prédictions annonçant la mort des rois de France (1572-1610), par Paul-Alexis MELLET et François PERNOT
Les protestants et la désacralisation de la monarchie française (1557-1570), par Mark GREENGRASS
L’après-vie bizarre d’Henri III. Déformations dynastiques aux lendemains du régicide de 1589, par Michael WOLFE
Du régicide au martyre. La vision ligueuse de l’assassinat d’Henri III à travers Le Martyre de frere Jacques Clement, par Mathilde BERNARD
Régicide et propagande monarchique dans la société des princes. La parenté d’Henri III face à la fracture confessionnelle du royaume de France, par Marie-Hélène GRINTCHENKO
Jacques Clément et Jean Chastel, assassins de la « respublicque françoise », par James B. COLLINS
Un vray interrègne. Le régicide, la lieutenance-générale du duc de Mayenne et leur héritage politique (1589-1610), par Fabrice MICALLEF
L’assassinat d’Henri IV. Les hypothèses des historiens, par
Jean-Pierre BABELON
Ravaillac, le fou de Dieu, par Janine GARRISSON
Les lendemains de l’assassinat d’Henri IV en Amérique du Nord, par Eric THIERRY
L’assassinat d’Henri IV vu d’Angleterre. Les principes politiques à l’épreuve des faits, par Gilles BERTHEAU
Prométhée et le Phénix. Sur deux figures singulières des régicides de 1589 et de 1610, par Yann LIGNEREUX
DEUXIÈME PARTIE
REGARDS SUR LE RÉGICIDE
Régicide, tyrannicide, assassinat. A propos de la mort d’Henri IV, ou comment poser une question historique aux points de vue de la morale, du droit et de la politique, par Mario TURCHETTI
Pourquoi Montaigne a-t-il refusé d’insérer dans les Essais le Discours de la Servitude volontaire de La Boétie ?, par Anne-Marie COCULA-VAILLIÈRES
Tyrannie et tyrans. Simon Goulart éditeur et glossateur du Plutarque d’Amyot (1587), par Marc VENARD
Lassassinat d’Henri IV et les publicistes espagnols du XVIIe siècle, par Jesús Maria USUNÁRIZ. Traduction Adrian BLASQUEZ
Ni monarchie, ni république. Killing No Murder : l’assassinat du tyran Cromwell et la théorisation du régicide dans lngleterre du XVIIe siècle, par Frédéric HERRMANN
D’Henri IV à Louis XIV : régicide et monarchie de droit divin. Etat de la question et nouvelles perspectives, par Thierry ISSARTEL
Le Grand Siècle et la critique du régicide. L’oeuvre du père Maimbourg, par Christine MENGÈS-LE PAPE
« Dieu a-t-il puni la France ?». 1610-1940 : sentiment de culpabilité et sortie de crise, par Christian DESPLAT
La représentation de l’assassinat d’Henri III. De l’aube de l’absolutisme monarchique aux troubles de la Troisième République : d’un jugement théophanique au diagnostic
d’une pathologie, par Mathieu MERCIER
Penser le régicide à travers le miroir anglais. Les Français du premier XIXe siècle et l’exécution de Charles Ier, par Pierre TRIOMPHE
TROISIÈME PARTIE
D’AUTRES ASSASSINATS, D’AUTRES PROJETS
DELFT, PARIS, ISTANBUL…
L’assassinat de Guillaume d’Orange. Constance stoïque et morale stoïcienne, par Alexander ROOSE
La fabrique du régicide. Le cas de Louis Sudre, forgeron de Montagnac (1682), par Mathieu SOULA
Séculariser le régicide ? L’attentat de Damiens et l’opposition parlementaire (1757-1789), par Frédéric BIDOUZE
« Le martyre de la royauté vivante ». La représentation du régicide révolutionnaire dans la littérature romantique, par Loïc GUYON
Philippe Egalité, régicide : un mythe du XIXe siècle ?, par Grégoire FRANCONIE
La mort de Louis XVII : un régicide ?, par Hélène BECQUET
Louvel : « nouveau Ravaillac » ? Les modèles du régicide sous la Restauration, par Gilles MALANDAIN
On veut assassiner le roi de Prusse Guillaume Ier ! Mythe du complot et répression militaro-policière en 1870-1871, par Olivier BERGER
La question du régicide dans l’empire ottoman au XVIIe siècle, par Gilles VEINSTEIN
Une tentative de régicide à Istanbul en 1859. « L’incident de Kuleli » et les nouveaux enjeux sociopolitiques, par Burak ONARAN
Conclusions, par Arlette JOUANNA
INDEX
TABLE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES AUTEURS
Le régicide a frappé plusieurs fois la monarchie française à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle. Suscitées par les commémorations de l'assassinat d'Henri IV en 1610, les études réunies ici ont voulu étendre la problématique du régicide à l’ensemble des monarchies européennes, jusqu'à l'Empire Ottoman. L’analyse des actes de Jacques Clément, Jean Chastel et Ravaillac est au cœur de ces recherches, mais les historiens se sont aussi penchés sur l’attentat de Damiens, sur les événements de la Révolution française, et au-delà, sur Louvel, et sur les craintes d’attentats dans la France occupée de 1870. La question préliminaire, mais essentielle, est celle de la distinction entre régicide et tyrannicide ; elle porte donc sur la qualification de la victime, ainsi que sur l’usage de la violence individuelle ou collective. La philosophie politique, de saint Thomas d’Aquin à Mariana et aux monarchomaques, de La Boétie au père Maimbourg, à Las Casas, sans oublier Voltaire, Montesquieu ou Rousseau, ne dispense pas de l'examen des faits eux-mêmes et de leurs acteurs, qui trouveront leur traduction dans la littérature et l’iconographie.
-
Cette nouvelle édition critique de Vol de nuit, retrace, grâce à une étude minutieuse du manuscrit autographe, la genèse de ce roman d'après les lieux où il a été rédigé. Elle met en lumière la dimension secrètement autobiographique de ce récit à la fois réaliste et poétique d'un pionnier de l'aviation de ligne qui est aussi un grand écrivain. L'esthétique novatrice, même si elle demeure classique, fait revivre l'aventure de grandes figures de pilotes et celle d'un personnage de chef exigeant dont le sens inflexible du devoir est humanisé dans un récit pudique, silencieux, discrètement lyrique. Antoine de Saint-Exupéry a transfiguré ses propres aventures et celles de ses meilleurs camarades, en estompant la dimension autobiographique, ce que montre l'analyse des corrections et des suppressions dans le manuscrit. Il a su créer en 1931 un roman original, en stylisant l'expérience d'un rapport neuf à la nature et au monde grâce à l'avion et lui a donné la tonalité d'un « nocturne » au sens musical du terme.